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Norberto Fernandes commence toujours par un dessin.
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Norberto Fernandes en met plein la vue

Dans son atelier au cœur du quartier de la Glacière, l’artisan lunetier sculpte la matière en formes géométriques et fabrique de A jusqu’à Z des lunettes de toute beauté.

« J’ai travaillé pendant quatorze ans chez un opticien indépendant. Mais je voulais créer, redonner de l’âme à mon métier qui se limite beaucoup aujourd’hui à de la vente de lunettes, retrouver une certaine authenticité » souligne Norberto. En juillet dernier, le jeune homme de 34 ans est retourné dans le quartier de son enfance pour ouvrir un atelier de lunetier. « Le quartier de la Glacière est en pleine gentrification. C’est un quartier en plein développement qui attire de nombreuses familles qui ont des moyens » explique Norberto.

C’est dans une maison située rue Chateaubriand que Norberto a concrétisé l’envie qui lui trottait dans la tête depuis longtemps, de réaliser ses propres montures. Avec des amis, il a métamorphosé les lieux qui ont désormais beaucoup de cachet. Brique, bois, luminaires de style industriel, tout rappelle un atelier d’artisan.

Formé auprès des plus grands  

Il faut environ 6 heures pour concevoir une paire de lunettes.

Formé auprès des meilleurs ouvriers de France dans la vallée de Morez, berceau de la lunetterie française au XIXe siècle, et de Patrice Pointet, une référence dans le secteur qui a dessiné des lunettes pour de nombreuses célébrités dont Brigitte Bardot ou des sportifs de renom, Norberto a acquis le goût du travail soigné et l’amour de la matière.

Les matériaux sont rigoureusement sélectionnés auprès d’entreprises de renom à Oyonnax. Norberto ne cherche pas à en mettre plein la vue. Il adapte les lunettes en fonction du regard, de l’arête nasale, des sourcils, des oreilles, du visage. Il dispose d’outils au nom teinté d’humour comme le pifomètre ou l’angle de chasse.

Il marie les techniques traditionnelles et modernes

Une collection baptisée LA.JO déclinée en huit couleurs.

Du trait de crayon à papier par lequel tout commence, à la scie sauteuse, aux tonneaux de polissage, Norberto utilise les outils traditionnels du lunetier tout en ne reniant pas la modernité : fraiseuse à commande numérique, PAO. Si le lunetier peut réaliser des lunettes sur-mesure, ou des réparations, il souhaite davantage se positionner sur des collections. Il a d’ores et déjà lancé la LA.JO, une lunette avec un drageoir à la forme très géométrique qu’il décline en différentes tonalités. Il travaille à un prototype de lunettes à la ligne rétro toutes rondes qu’il a baptisé Bianchi, dans lequel il associe du caoutchouc, un clin d’œil à la grande manufacture de pneumatiques. « J’ajoute un symbole auvergnat sur la branche des lunettes, un anneau torique en caoutchouc et je grave l’intérieur de la branche du Puy-de-Dôme et du Pariou. Mais je peux faire n’importe quelle personnalisation » ajoute le passionné.

Si dans l’immédiat Norberto travaille essentiellement l’acétate de cellulose, il aimerait réaliser des lunettes en liège, un hommage à ses racines portugaises et pourquoi pas demain avec de fines plaques de pierre de Volvic. Il souhaiterait aussi développer un projet de lunettes en métal réalisées à 100 % à Clermont-Ferrand. Un rêve qui pourrait devenir accessible.

À propos de l'auteur

Véronique Feuerstein

Diplômée en histoire de l’art, Véronique Feuerstein a deux passions : le patrimoine et l’économie. Après un début de carrière au quotidien l’Eveil de la Haute-Loire au Puy-en-Velay, elle a collaboré au magazine de territoire Massif central puis est devenue rédactrice en chef de Massif-central entreprendre pendant neuf ans. Elle a ensuite participé au lancement d’un nouveau média : la Montagne entreprendre, appartenant au groupe Centre France.

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