André Bazin, critique et écrivain de cinéma, avait coutume de dire : « Un film ressemble à une mayonnaise. On peut y mettre les meilleurs ingrédients et, au final, elle rate ». C’est un peu le cas de la version réalisée par Denis Villeneuve : « Blade Runner 2049 » et c’est peu de dire que c’est un ratage…Il est vrai aussi que la mayonnaise a quelques ingrédients indigestes, un scénario faiblard, un acteur improbable , Ryan Gosling, qui semble ne rien comprendre à ce qui lui arrive (le spectateur non plus) et une musique qui incite au nervous breakdown, signée Hans Zimmer. Par contre le metteur en scène de « Prisonners »de « Sicario « », Denis Villeneuve, nous semblait un excellent choix, ainsi que le photographe Roger Deakins. Las, le film ne prend jamais…Gosling est K ,un agent du LAPD qui est chargé d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres . Lorsqu’il découvre un secret capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies…Et ce Rick Deckard est toujours Harrison Ford qui apparait au bout de deux heures, vieilli mais encore capable de faire le coup de poing.
Pour les insomniaques seulement…
A ce moment il se produit un petit miracle et le spectateur peut enfin se régaler avec une séquence située dans un night-club où Villeneuve se souvient des « Poupées du diable » de Tod Browning en faisant intervenir Frank Sinatra et Elvis. Mais c’est bien le seul moment de grâce dans ce long pensum de 2h40…A voir si l’on est insomniaque seulement.
Vu aussi ce fameux « Detroit » qui est décrit partout comme un chef d’œuvre. Quelle déception à la vision de ce « truc » soi-disant anti-raciste, mal filmé avec des plans durant une nano-seconde et une complaisance sadique dans les détails. Après plus de 20 minutes de scènes de rues traitées caméra à l’épaule, on a droit à une bonne heure de sadisme complaisant avec des flics ricanant, torturant des noirs dans un hôtel. Bigelow semble se délecter dans ce cinéma-là, avec force détails répugnants et puis vient un procès vivement expédié et une conclusion assez discutable ou les noirs survivants s’éclatent dans la soul music et le gospel.
Vive le cinéma populaire
Si c’est ça l’antiracisme de Madame Bigelow, il y a de quoi pleurer. Un conseil… abstenez- vous et allez rire dans « Le sens de la fête » le dernier film dOlivier Nakache et d’Eric Toledano qui ont fait leurs classes de cinéma, ont vu « La règle du jeu » et ont adopté le rythme des films de Rappeneau.
Unité de temps, de lieu et d’action dans cette hilarante comédie, animée par d’excellents comédiens dont Jean-Pierre Bacri et Gilles Lellouche. Après les souffrances endurées chez le Blade runner et à Détroit, il est sain de décontracter ses zygomatiques. Bravo au cinéma populaire quand il vise haut. Merci à vous, amis cinéphiles pour votre fidélité et ravi d’être là pour vous aider à choisir vos écrans clermontois
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