« J’ai décidé de rester à Clermont pour l’ambiance rurale, urbaine et vivante » explique Jessie Knight. Pour le rugbyman de l’ASM, Noa Nakaitaci, le propos est un peu différent : « Je suis parti loin, ici, c’était froid mais ensuite j’ai vu que c’était une ville sympa. A part, le climat… » Propos de Clermontois d’adoption qui illustrent, parmi d’autres, l’exposition Migrations, élaborée et présentée par la Ville de Clermont.
Cité ouverte, Clermont-Ferrand a accueilli, au cours de sa longue histoire, de nouvelles populations, venues d’au-delà de ses murs et, parfois, d’au-delà des frontières. Ancrée à la Salle Gaillard, tout au long de l’été, l’exposition a l’ambition de retracer ces mouvements. Avec un mélange de rigueur et de bienveillance. Un comité scientifique, présidé par l’historien Benjamin Stora et le commissaire de l’exposition Jacques Barou, a participé à sa réalisation.
Des migrations rurales à la mondialisation
Le parcours de l’exposition, abondamment illustré, peut s’effectuer de manière chronologique, depuis la préhistoire et la cité antique, appelée Augustonemetum, jusqu’à nos jours. Les chapitres abondent: migrations rurales, industrielles, économiques , universitaires, demandeurs d’asile… Chaque strate participe ainsi à la construction de la ville, car il faut non seulement accueillir les nouveaux venus mais les loger… Et l’on pense évidemment au rôle phare tenu par la manufacture Michelin, pionnière en matière de mondialisation et demandeuse de main d’œuvre externe, rurale d’abord puis bientôt internationale. « Je suis de la seconde génération, mes parents sont arrivés ici à cause de Michelin, les coteaux alentours leur rappelaient leur pays » souligne David de Abreu que l’on imagine d’origine portugaise. Les fameuses cités Michelin, des pavillons dotés de petits jardins, ont aussi transformé le visage de la ville.
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Six plantes symboliques

Les témoignages foisonnent et vont de pair avec une riche documentation: panneaux, photos, images, portraits de ces Clermontois venus d’ailleurs. « J’ai quitté mon pays, je suis à la frontière, je suis monté dans le train. Je n’ai pas choisi cette ville, c’est le destin qui m’a mené ici » précise Mohamed Keita. Ville du sud la plus au nord (à moins que ce ne soit le contraire ?), Clermont est ainsi marquée par ces migrations successives. Et six plantes, désormais présentes, jalonnent le parcours de l’exposition : l’aneth, les vignes, le figuier, le chou cavalier, l’hévéa et l’angélique, choisies pour leur force symbolique.
Conçue dans le cadre d’Effervescences, l’exposition, présente jusqu’au 5 janvier 2019 à la Salle Gaillard, va essaimer et déboucher sur une cinquantaine d’événements et de rendez-vous dans les lieux culturels ou sur l’espace public de la métropole durant les prochaines semaines.
Jusqu’au 5 janvier à la Salle Gaillard à Clermont. Le programme sur www.clermont-ferrand.fr
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