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Le Tan Re Qing, version asiatique de la poudre de PPP

D’après l’ONG Animal Asia France, le gouvernement chinois aurait diffusé une circulaire faisant la promotion du Tan Re Qing, un médicament traditionnel, pour lutter contre le Covid-19. Très vite, les marchands et autres trafiquants ont saisi l’aubaine et en ont profité pour faire la promotion de leurs activités.

C’est que dans la formule du Tan Re Qing, entre… de la bile d’ours. Les exploiteurs tortionnaires de plus de 10.000 ours détenus actuellement dans des fermes spéciales ont profité de ce coup de pouce inespéré de la part de l’administration.

L’ONG Animals Asia, qui se bat depuis fort longtemps contre l’existence d’un business sordide déplore ce nouvel incident qui vient saper les efforts de celles et ceux qui tentent, jusqu’à présent en vain, d’éradiquer en Chine les fermes à ours, alors que l’interdiction est désormais effective au Vietnam.

Ces fermes où l’on torture

On n’imagine même pas les tortures infligées à ces animaux, des ours à collier (espèce menacée de surcroît), qui sont capturés puis enfermés dans de minuscules cages où ils n’ont même pas la place de se mouvoir. Un cathéter est fiché directement dans leur vésicule biliaire et maintenu en place par une sorte de corset en métal, tout cela occasionnant des souffrances atroces et incessantes. Jusqu’à leur mort, les ours endurent un calvaire qu’ils seraient les seuls à pouvoir décrire. Certains ont les jambes brisées pendant leur capture. Ils développent de graves infections qui finissent par les tuer.

Une interdiction qui tarde à venir

Si en Chine de plus en plus de voix s’élèvent contre ces pratiques, cela est loin de suffire pour les éradiquer. « Le gouvernement ne délivre pas de message clair. Il ne donne aucun signe fort qui mènerait à l’interdiction de l’utilisation des animaux sauvages dans la médecine traditionnelle » (il serait temps, pourtant – NDR), déplore Animals Asia. Naïvement, on pensait que les ravages occasionnés par les « wet markets » tels que ceux de Wuhan d’où est partie la pandémie de Covid-19, et qui sont eux aussi des lieux de torture pour les animaux, seraient une raison suffisante pour que soit décrétée une interdiction drastique…

Ils sont petits, les politiques qui s’appuient sur le maintien de traditions cruelles par démagogie. Ils se trouvent en Chine, mais pas seulement. Nous avons les mêmes en France (voir les pratiques de chasse, la corrida, etc.).

Tout le monde a le droit de croire à des conneries. Aucune loi ne l’empêche. Nonobstant, à efficacité sans doute équivalente, la poudre de Perlimpinpin, dans la composition de laquelle n’entre, semble-t-il, aucun élément résultant de la cruauté, vaut sans doute largement la corne de rhinocéros, les écailles de pangolin ou la bile d’ours.

À propos de l'auteur

Josée Barnérias

A toujours été au plus près de la cause animale. En septembre 2010, a fondé La Griffe, association d'information et d'intervention pour les animaux. Aujourd'hui encore, elle en est la présidente. A travaillé pendant trente années dans la Presse quotidienne régionale. Elle vit à Clermont-Ferrand.

1 Commentaire

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  • C est horrifiant de penser que de nos jours la cause animale reste un combat quotidien ! Que de souffrances pour ces animaux !

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