Rentrée perturbée à cause de ce satané virus qui s’attaque à tout ce qui rend la vie agréable et pénalise les cinéphiles attachés au cinéma en salles, qui affiche des scores désespérants. Mais le cinéphile obstiné, masqué, essoufflé, que je suis n’a de cesse que de se précipiter dans ces lieux magiques où le risque sanitaire est quasi nul, étant donné le peu de fréquentation enregistré.
Enfin, le sauveur est arrivé… Les professionnels de la profession ont tablé sur le dernier Christopher Nolan pour redorer le blason terni du cinématographe en misant gros sur Tenet, le dernier avatar du (petit) Maître. Quel est donc cet enfant miraculeux ? Un mélange de James Bond, gonflé aux hormones, de science-affliction avec une idée assez kitsch : l’inversion du temps, qui devrait exiger du spectateur quelques prises sévères de paracétamol. Reconnaissons à Nolan une certaine habileté professionnelle que nous avions louée ici-même dans Dunkerque et dans ses premiers films où il se contentait de raconter une histoire. Dans Tenet qui est un palindrome, vous l’avez remarqué, tout est dans tout et réciproquement comme l’aurait dit le génial Pierre Dac…Il s’en suit une avalanche de scènes d’action et de destructions rarement vus à l’écran, le tout imbibé par une bande son omniprésente qui rend le spectateur, déjà largué par le script insaisissable, totalement sourd. Les acteurs, pour leur part, font leur job, surtout John David Washington.
Émotion garantie
Par bonheur, il y a aussi des films de genre humanistes et je ne saurais trop vous conseiller Light of my life de Casey Affleck, qui se déroule dans un futur envahi par un virus qui touche essentiellement les femmes. Un père et sa fille doivent errer d’abri en abri pour tenter de survivre. En fait, il s‘agit surtout d’une œuvre sur l’amour paternel et filial que le frère de Ben met en scène avec une invention permanente, tout en prenant son temps. Certes on pense aux Fils de l’homme mais avec, en plus, un art de conter qui change des schémas habituels. La mise en scène est sobre et constamment intelligente. Elle donne à cette œuvre une qualité d’émotion inhabituelle.
Art et laissez…
Le film japonais de Kuji Fukada, intitulé L’infirmière semblait de circonstance. Mais, hélas, il fait partie d’une nouvelle mode nippone qui consiste à esquisser un script, sans jamais aller jusqu’au bout. Donc Ichiko, infirmière à domicile, travaille au sein d’une famille qui la considère comme membre à part entière. Toutefois, lorsque la cadette de cette famille disparaît, Ichiko se de trouve suspectée de complicité d’enlèvement. Et là tout s’embrouille: flash backs et images quasi surréalistes se succèdent sans ordre apparent, ce qui vaut certainement au film le label « Art et Essai », où l’Essai l’emporte largement sur l’Art.
Autre film qu’il n’est pas nécessaire de voir, Greenland, vendu comme le premier blockbuster de la rentrée et comme le premier film catastrophe. Réalisé par Ric Roman Waugh avec Gérard Butler, entre autres. Une comète va pulvériser la terre et une famille bien américaine va tenter et réussir de survivre au milieu de foules numérisées et d’explosions en tous genres. Malheureusement, tout est tristement prévisible et l’on passe deux heures à attendre une surprise qui ne viendra jamais.
A bientôt et prenez soin de vous
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