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Illustration Zaïtchick.
Chroniques

La force de l’habitude

Notre quotidien est rempli d'habitudes. Rompre avec elles conduit parfois à un malaise voire à un mal-être. Alors faut-il renoncer à tout changement?

« Le matin j’ai du mal à sortir de mon lit tant que mon mari ne m’a pas apporté mon café. Si je déroge à cette habitude, j’ai l’impression que je vais passer une mauvaise journée…Lui, il a pour habitude de prendre son café le matin au bistro. Et je vois bien que ça le contrarie s’il a un empêchement. Pour un anniversaire, ou une fête de Noel, s’il l’on change le lieu ou les composantes, je suis déstabilisée, je me sens mal… Ces habitudes qui, parfois me semblent fastidieuses, me manquent alors terriblement. Ces jours-là, je me sens triste. »

Les changements bouleversent un ordre établi. Malgré le défaut de leurs contraintes, même les petites habitudes structurent notre vie. Il est plus aisé de s’épanouir dans un cadre existant et familier.

Changer ou quitter un espace investi principalement par la famille ou les proches, se retrouver dans un lieu différent où d’autres personnes entrent en scène, manquer une relation privilégiée … Autant de situations qui nécessitent un temps de transition durant lequel un certain mal être peut apparaître.

Un confort et une prison

Les habitudes sont d’ailleurs intimement liées à notre tempérament, à notre façon de penser, de parler ou d’agir, à notre culture et à nos motivations. Elles ont un rôle très important dans la façon de mener notre existence.

En changer, même lorsqu’il s’agit d’un choix délibéré, peut engendrer l’impression de ne plus exister, d’être étranger à soi-même, d’avoir du mal à retrouver sa place.

Déranger les habitudes est vivifiant.

Et pourtant, le travail sur soi, en compagnie d’un psy, vise à bouleverser ses habitudes ou tout au moins à les déranger. Car ce qu’elles comportent d’automatique (ou presque) étouffe aussi toute spontanéité, toute créativité. L’habitude est un confort mais aussi une prison. La preuve en est qu’en regardant derrière soi, les souvenirs qui restent, qui laissent une trace, ont souvent un lien avec la surprise, avec l’inhabituel.

La rencontre avec un psy permet de se sentir en sécurité dans un lieu, un cadre différent où la parole est accueillie avec bienveillance. Il devient possible de modifier ses habitudes sans angoisse, et même avec une certaine joie.

À propos de l'auteur

Karine Mioche

Elle exerce  la psychologie clinique en cabinet libéral, à Clermont-Ferrand et en centre thérapeutique. Au sein de son cabinet , situé en centre-ville, elle est associée à trois médecins. Elle y accueille des adultes, des adolescents et des enfants. Par ailleurs, elle écrit, effectue des recherches et réalise des expertises.

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