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Elections européennes : le pari animaliste

Le 26 mai dernier, les citoyens des 28 pays constituant l’Union européenne étaient appelés aux urnes pour y élire les 751 députés qui les représenteront pendant cinq ans. Une surprise de taille a émergé des résultats.

En France, on annonçait 34 listes. Parmi celles-ci, après une timide apparition aux dernières législatives, le Parti animaliste. Un nouveau venu dans le paysage politique que les autres formations regardent de bien haut. Un parti pour les animaux ? On croit rêver ! On entend d’ici les sarcasmes qui ne manquent pas de fuser du genre « c’est pour quand le droit de vote pour les ours ? » ou encore « l’association des corniauds revendiquera-t-elle l’abolition du concept de race ? »

Parti surprise

Et pourtant, cette petite souris politique a réussi un sacré pari : sans le moindre soutien de la part des médias ni des institutions, elle s’est taillé la part du lionceau avec plus de 490.000 voix, soit 2,3 % des suffrages. On rigole un peu moins fort en constatant que ces allumés d’animalistes devancent la liste de Nathalie Artaud (LO), celle de François Asselineau (UPR) et celle de Florian Philippot (Les Patriotes), et qu’elle se place juste après le PCF (2,6 %) et l’UDI (2,4%).

En Auvergne, le Parti Animaliste occupe la onzième place avec 2,17 % des voix, 2,2 % (740 voix) pour la seule ville de Clermont-Ferrand.   

Un début à tout

Le Parti Animaliste est géré par un collectif de neuf co-président(e)s, parmi lesquels la tête de liste, l’avocate Hélène Thouy, du barreau de Bordeaux, co-fondatrice de l’association Animal, Justice et Droit. Créé en novembre 2016, il avait présenté 147 candidats lors des législatives de 2017 et recueilli 1,1% des suffrages. Le doublement opéré lors des européennes va-t-il se poursuivre ? Nul ne le sait, mais il semblerait que l’ascension soit désormais inéluctable, quel que soit le temps qu’elle prendra.

Pourtant, on ne peut pas dire que le chemin ait été facile. Hélène Thouy, au lendemain des élections, dénonçait une « fraude massive » et autres irrégularités. Nombre de communes françaises n’avaient même pas daigné déposer dans les bureaux de vote les bulletins du PA… Quant aux médias, ils avaient purement et simplement ignoré cette formation naissante, qui représente pourtant, du strict point de vue sociétal, un phénomène nouveau et significatif d’une nouvelle ère…

Et puis, n’ayant pas atteint le seuil des 3% des voix, le parti n’aura pas droit au remboursement des frais de campagne. Quant à celui de 5% pour pouvoir prétendre à un siège, il prive le parti français de représentants au Parlement européen.

Qu’à cela ne tienne ! Les animalistes n’y seront pas absents pour autant. Les Allemands ont obtenu un siège, de même que les Néerlandais et les Portugais. Trois députés sur 751, ce n’est bien sûr pas grand-chose, mais ce sont ces trois-là qui font la différence.

En dépit des sabotages, des dénis, de la mauvaise foi et des moqueries, la cause animale, qu’on le veuille ou non, gagne du terrain à pas de loup, même en France ! Il était temps !

 

À propos de l'auteur

Josée Barnérias

A toujours été au plus près de la cause animale. En septembre 2010, a fondé La Griffe, association d'information et d'intervention pour les animaux. Aujourd'hui encore, elle en est la présidente. A travaillé pendant trente années dans la Presse quotidienne régionale. Elle vit à Clermont-Ferrand.

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