Vous avez sans doute vu, sur les réseaux sociaux ou au journal télévisé, ces robots produits par la société Boston Dynamics aux Etats-Unis (anciennement propriété de Google) qui reproduit des “architectures” de chiens, de chevaux, et même d’humains. C’est franchement impressionnant. Ces mécaniques autonomes sont capables de se déplacer sur pattes ou sur jambes, d’ouvrir des portes avec des bras articulés, de monter des escaliers, de courir dans un terrain accidenté ou de sauter par-dessus des obstacles. Les plus vieux penseront à Terminator (voire à la Planète Interdite), les plus jeunes à Black Mirror. Et on ne peut s’empêcher de réprimer un frisson en les voyant.
Du côté pile, ce sont des merveilles de technologie. Les vidéos régulièrement diffusées par Boston Dynamics montrent clairement leur savoir-faire dans cette technologie innovante, à la fois sur la “dextérité” mécanique – fluidité des mouvements, rotation des axes, précision des gestes face à un obstacle statique ou en mouvement – et sur l’intelligence artificielle indéniable de ces bestioles : le robot est capable de prendre des décisions en temps réel, quand il faut courir à quatre pattes dans la forêt, ou quand il faut ouvrir une porte avec la poignée. Certes, tout cela est le fruit du travail des ingénieurs de l’entreprise, mais leurs créations sont douées d’autonomie, sans conteste.
Des parodies d’êtres vivants
Du côté face, ce sont des monstres, au sens strict : des parodies d’êtres vivants dotées de corps cybernétiques, métalliques ou plastifiés, striés de câbles, de vérins, de capteurs. Ils n’ont pas vraiment de tête et en sont d’autant terrifiants. Leur aspect bizarrement musculeux et puissant est renforcé par leur taille quand on les voit à côté d’humains. On se prend à les imaginer arpentant les rues, en meute ou solitaires, décelant la présence de leurs proies grâce à des capteurs ultrasensibles. La science-fiction regorge d’exemples de robots qui se retournent contre leurs créateurs, et les fameuses lois d’Asimov* nous semblent bien fragiles.
Un outil de développement de l’humanité?
Fin 2017, 700 des plus grands scientifiques, penseurs et entrepreneurs de la planète – parmi eux Bill Gates ou le regretté Stephen Hawking – ont tiré le signal d’alarme sur les risques de l’Intelligence Artificielle (I.A.) pour l’humanité. Et ce, à moyen terme. Elon Musk, fondateur de Tesla et de SpaceX, est particulièrement en pointe sur ce combat puisqu’il développe plusieurs formes de robots et d’I.A. dans ses entreprises. Pour lui, il s’agit du “plus grand risque auquel notre civilisation sera confrontée”. Mais, pour autant, il ne s’agit pas d’un défi similaire au changement climatique ou aux maladies à éradiquer. L’I.A. peut être un formidable outil de développement de l’humanité, à condition d’être strictement encadré par le politique, et compensé par d’autres progrès technologiques comme l’amélioration “assistée” des performances cognitives humaines. Pile, face, ces innovations technologiques ne sont bonnes ou mauvaises que selon leur contexte et leur utilisation.
*Isaac Asimov, célèbre auteur de science-fiction d’après-guerre, avait imaginé un monde peuplé de robot respectant trois lois fondamentales leur interdisant de s’en prendre aux humains.
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