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Pourquoi Les Derniers Jedi est-il un bon Star Wars ?

Bien loin de la chronique cinématographique de notre confrère Roger Herzhaft, revenons sur Les Derniers Jedi en tant que huitième épisode d’une saga qui a totalement divisé la communauté de fans. Attention spoilers.

Le tournant décisif

Star Wars VIII est-il un bon film ? Ce n’est pas dans notre rôle d’en juger. Mais le film est-il un bon Star Wars ? Assurément. Pourtant, même au sein de la communauté de fans, le film divise pour tout ce qu’il casse dans la mythologie. Mais avant de développer, revenons un peu en arrière. Si nous avions été quelque peu déçus de Le Réveil de la Force, 7ème opus de la saga galactique, notamment à cause de son absence de nouveautés et son plagia total à l’œuvre de George Lucas, nous avions su en conclure que Star Wars prenait un tournant décisif, celui de Disney. Ce qui implique donc un humour peu subtil, un scénario identique à la trilogie originale et surtout, une haine envers la franchise conditionnée par la production. Ce tournant signifiait aussi la mise à la corbeille de tout l’univers étendu et nos espoirs de voir un jour à l’écran des personnages iconiques comme Dark Malak, Kyle Katarn ou Garen Malek. Quant à mettre J.J. Abrams à la réalisation… C’était pour nous une grave erreur. Si quelques plans du début du film sont grandioses et permettent à nos palpitants de battre la chamade au rythme de la marche impériale (notamment la scène de poursuite dans les débris d’un Croiseur Interstellaire), le reste du film est…  moche.

Le coup de poker du réalisateur

C’est donc sans attente que nous avons pris place dans les salles obscures en décembre derniers pour Les Derniers Jedi et continuer à suivre les aventures de Poe, Finn et Rey. Et quel souffle a apporté ce changement de réalisateur ! Nous sommes sortis ravis d’avoir vu enfin un Star Wars digne de ce nom. Mais alors pourquoi il divise autant la communauté de fans ? Car Rian Johnson a su surprendre. En mettant K.O toutes les théories sur les origines de Snoke et celles de Rey, il a mis les geeks au pied du mur. Il les a surpris en piochant subtilement aussi bien dans la trilogie originale que dans la prélogie, notamment avec le personnage de DJ et son discours anti-manichéen qui rappelle autant Lando Calrissian que l’équilibre entre La République Galactique corrompue par Dark Sidious et les Séparatistes contrôlés également par le Seigneur Sith. Il les a ému en intégrant autant un cours magistral sur la Force qu’en laissant apparaître la forme ghost de la marionnette de Yoda ou le ghost mode de Luke, dans une scène finale à laquelle absolument personne n’était préparé. À de nombreuses reprises, le film critique la redondance dont avait fait preuve J. J. Abrams. Nous évoquons la scène de fin, dans laquelle les restes de la Rébellion atterrissent sur Crait, une planète à l’apparence blanche, alors que le Premier Ordre les pourchassent sans relâche et déploient leur TR-TT sur le sol de Crait, référence directe à la bataille de Hoth. Mais dans l’originalité du réalisateur, la planète est faite de sel, rendant un aspect visuel impressionnant.

La haine mène vers le côté obscur                                                                                                                                                   

Si les fans rugissent sur Les Derniers Jedi, c’est donc par déstabilisation, car aucune réponse claire ne leur a été apportée. Et outre la scène de la survie de Leia certes invraisemblable mais totalement cohérente avec la mythologie, le film creuse parfaitement les personnages abordés maladroitement dans Le Réveil de la Force. Nous avons affaire non pas à un Kylo Ren mystérieux, mais totalement perturbé entre le côté clair et le côté obscur de la Force, comme l’a senti son vieux maître. Quant à Rey, son absence de passé est sans doute le plus beau message fait à la prélogie (laquelle est à nouveau mal jugée). Une grande lignée de Jedi, telle que la lignée Skywalker, concerne souvent à l’origine des personnages abandonnés, maltraités et qui luttent pour survivre. En témoigne davantage encore la dernière scène montrant un esclave attrapant un balai grâce à la Force, qui n’est pas sans rappeler un petit garçon de Tatooine.

Disney n’est pas irréprochable sur sa manière de traiter ses licences et grandes sagas mais l’univers Star Wars sera probablement agrémenté de compléments littéraires, vidéoludiques et télévisuels qui viendront approfondir cet univers si riche et inépuisable. Disney a d’ailleurs, depuis son rachat de la licence, énormément étoffé l’univers avec l’apparition de la série Star Wars : Rebels mais également avec l’excellent film Rogue One.

 

À propos de l'auteur

Quentin Lambert

Quentin Lambert est né en 1993 à Montpellier. Formé aux métiers de la culture à Clermont-Ferrand, il est avant tout passionné par tous les univers de l'imaginaire de la bande dessinée aux jeux vidéo, en passant par le cinéma et la littérature. Partage sa plume avec Julien Eichner, afin de défendre, d'informer et de faire partager la culture geek.

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