Un tour du monde à cheval. Ou plutôt un tour du monde en compagnie du cheval. Ce noble animal que l’homme a domestiqué pour le meilleur et souvent le pire. Le cheval est ici mais aussi ailleurs. En France, en Europe et sur les autres continents. Partout ou presque… Il travaille aux côtés de l’humain, malgré lui probablement, fait la guerre, est l’objet de paris et reste le sujet de fantasmes et de rêves. Il est dans la littérature, aux côtés de Don Quichotte ou de Lucky Luke. Mais il a perdu sa place dans la ville, remplacé par l’automobile, dénuée de toute sensibilité…
Objets et ustensiles
André Boudra a longtemps voltigé, effectuant des cascades, des pirouettes, des figures pour des spectacles équestres. Il a aussi bourlingué et voyagé, accumulant au fil de ses pérégrinations et de ses escapades, une foule d’objets et d’ustensiles liés au cheval. « Je suis tombé amoureux des chevaux dès mon enfance » se souvient-il. « Cet animal me fascinait et dès lors qu’il est rentré dans ma vie il ne m’a plus quitté. En Mongolie, un proverbe dit: « Celui qui possède un cheval est un homme libre. » Le cheval est un compagnon mais il représente aussi une façon de concevoir l’existence. »
De multiples voyages
Au tout début, il y eut l’ex Yougoslavie et la Bulgarie en 2cv. Puis la Grèce, ses îles, Chypre, Rhodes, le Liban, la Turquie. Et comme le voyage forme la jeunesse puis enrichit l’âge adulte, André Boudra s’évada en Afrique « le désert pendant 18 mois puis la remontée du fleuve Niger en pirogue« . Puis vinrent le Canada, les Etats-Unis et, bientôt, l’Inde. Jusqu’à son dernier périple en Mongolie « un pays où il y a 3 millions d’habitants pour 15 millions de chevaux; pas de clôture, pas de culture, pas d’immeuble, juste la steppe à perte de vue... » Le voyageur est un homme de cheval, inlassablement, irrémédiablement. Et de partout, il ramène des dizaines et des dizaines d’objets liés à la « plus noble conquête de l’homme ». Les dizaines deviennent des centaines et, bientôt, des milliers.
Géographie, ethnologie, histoire
La collection d’André Boudra est considérable et elle provient de tous les horizons, tous les continents, depuis le XVe siècle jusqu’à nos jours. « Pour le cheval, les frontières n’existent pas vraiment. A part en Laponie, il est présent partout sur la planète » explique-t-il. Harnais, selles, mors, étriers, éperons, cravaches, tapis de selles, manteaux pour chevaux, brides, protections… ou même, plus funestes, masques d’abattoirs, les objets foisonnent. Car cette collection dédiée à l’habit du cheval et aux outils des métiers du cheval (tels que bourrelier, maréchal ferrant, vétérinaire, charron, jockey) est aussi un livre de géographie, d’ethnologie et d’histoire. « Bien-sûr les voyages ont représenté une source importante pour me procurer des objets mais il y aussi les brocantes et Internet » précise l’ancien voltigeur équestre.
Un musée international
Cette fabuleuse et unique collection a déjà fait l’objet de nombreuses expositions: à l’Hôtel du Département en 1999, au Haras du Pin en Normandie, aux Sables d’Olonne, à Pompadour… Aujourd’hui, André Boudra est en quête d’un lieu d’accueil permanent ou, au minimum, pour une année. « Mon idée est de créer un véritable musée international de l’habit du cheval qui serait aussi une fenêtre sur le monde. Il devrait pouvoir accueillir 3 ou 4.000 objets mais aussi des photos, des documents, des livres. Il existe bien-sûr des musées du cheval à Saumur, à Chantilly et aux Invalides mais je possède davantage d’objets que tous les musées de France réunis » précise-t-il. En attendant de trouver ce lieu d’accueil (en Auvergne, espère-t-il), André Boudra poursuit sa quête et enrichit sa collection… On n’arrête pas un cheval au galop.
Contact: 06-73-92-73-74; www.les-chevaux.com
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