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Un jour de pluie à New York.
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Une rentrée en fanfare dans les salles obscures

La rentrée peut aussi avoir du bon. Surtout pour ceux qui fréquentent assidûment les salles de cinéma. La preuve par quatre...

Quelle rentrée bien méritée puisque cet été caniculaire a été plutôt pauvre en films de qualité. Pourtant, après nous être barricadés dans nos appartements pour éviter un réchauffement personnel et fatal, nous avons eu la chance de survivre et de nous régaler en septembre. Notre palme est accordée à deux immenses cinéastes, James Gray et Woody Allen.

Un étrange voyage spatial

Brad Pitt dans « Ad Astra ».

Gray nous invite à un étrange voyage spatial dans son dernier opus Ad Astra en compagnie de Brad Pitt, décidément en forme après sa performance tarantinesque. Ce film passionnant, qu’il faut cependant mériter car il n’a rien à voir avec les nanars de chez Marvel, nous parle de la signification de l’existence et de l’avenir de l’humanité. Après ses thrillers familiaux et The lost city of Z, le cinéaste nous propose un voyage sidéral à la recherche du père, coupé des siens, et exilé dans l’espace.

L’analogie avec Apocalypse Now est évidente et l’on peut penser que Gray s’inspire du grand Coppola dans toute son œuvre. Le casting est ébouriffant puisque Donald Sutherland est aussi du voyage avec Liv Tyler, Ruth Negga et Tommy Lee Jones, échappé de Space cow boys et toujours excellent.

Woody au meilleur de sa forme

Enfin, nous avons pu voir Un jour de pluie à New York. C’est un vrai bonheur de cinéma qui vient à point en cette période de sécheresse. Le grand Woody Allen, persécuté dans son pays, nous a concocté une comédie romantique totalement inspirée qui nous donne envie de danser sous la pluie. Il est remarquable de noter l’apparente légèreté de ce film, recelant pourtant nombre de notations critiques sur le cinéma actuel et sur l’actualité. .On y apprend, par exemple, qu’un homme s’est immolé par le feu pour lutter contre le réchauffement climatique. Et puis l’incorrigible cinéphile allénien a l’agréable sentiment de se retrouver chez lui, avec ces couleurs chaleureuses qui nous accueillent et la musique de jazz, signature du maître. Tout est parfait et l’interprétation des jeunes acteurs ne peut que ravir le spectateur.

Deux mois.

De bonne facture

Un bon point aussi à Cedric Klapisch qui  applique une règle empruntée au merveilleux film de Lubitsch, The shop around the corner, à savoir le retardement de la rencontre entre deux amoureux. Deux mois est peut-être le film le plus abouti de notre cinéaste national car il parait simple tout en étant très élaboré et l’on ressort de la vision de ce beau film un peu plus heureux qu’avant sa vision. On y retrouve aussi ce qui a fait la réussite de Chacun cherche son chat avec un félin très ciné-génique. L’interprétation mérite aussi une excellente note,  le duo François Civil et Ana Girardot fonctionnant à merveille.

Polar social

Roubaix, une lumière.

Un rappel nécessaire pour saluer le film d’Arnaud Desplechin, Roubaix, une lumière. Il nous démontre qu’un cinéma social de qualité existe aussi…Le metteur en scène, qui nous avait déçu avec Les fantômes d’Ismaël, narre, sous une forme dépouillée et inspirée par un documentaire, les aventures d’un commissariat dans une ville en crise. Il y ajoute aussi la chronique d’un crime crapuleux commis par deux jeunes marginales incarnées par Léa Seydoux et Sara Forestier. L’entrée de Desplechin dans le polar social est incontestablement une réussite et on doit aussi saluer le formidable Roschdy Zem, incontestable et talentueux successeur de Lino Ventura .

Il me reste à souhaiter, à tous les gloutons optiques qui me lisent, un bel automne.

 

À propos de l'auteur

Roger Herzhaft

Né à Strasbourg, il a exercé la profession d'opticien, passionné depuis toujours par le 7ème Art. Arrivé à Clermont-Ferrand en 1992, il fonde alors le "Cercle des Amis du cinéma" qu'il dirigera jusqu'en 2016,en tant que président. A animé ‌des émissions de télé et radio sur Clermont-Première, Radio Nostalgie et Radio France Bleu Pays d'Auvergne. Il aime en particulier le Western, Hitchcock, Truffaut, Steven Spielberg.

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