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Mouvement Vie Libre / Photo P. Foulhoux
Photo P. Foulhoux
Santé Vie publique

Mouvement Vie Libre, la soif de s’en sortir

L’association Mouvement Vie Libre se retrouve tous les samedis après-midi dans ses locaux à Saint-Jacques, pour accueillir à bras ouverts, des personnes sorties d’addiction de toutes sortes.

Le Mouvement Vie Libre est une association qui a soixante-cinq ans d’existence. Elle a été créée à Paris. Elle est formée de bénévoles uniquement. « Des gens qui ont trempé dans l’addiction, précise Janine Rolland, présidente de l’antenne locale. Au départ, ça concernait surtout l’alcool. Désormais, on est obligé de se diversifier avec le cannabis, l’héroïne et j’en passe. Quand on est en addiction, avec n’importe quel produit que ce soit, même aux écrans, au téléphone, au sexe ou au jeu, dans le cerveau, le processus est le même. » L’association est laïque, alors que son fondateur était un prêtre. S’il tenait impérativement à ce que l’association soit laïque, « c’était pour ne jamais parler politique ou religion, pour éviter de s’embrouiller. Il avait une amie qui buvait énormément, il s’est demandé comment faire pour la sauver. C’est pour cela qu’il a créé Vie libre, la soif d’en sortir. » À l’époque, cette dame est devenue la première présidente de l’association qui, depuis, a installé son siège social à Bezannes, dans la banlieue rémoise. Désormais, Mouvement Vie Libre comprend de très nombreuses antennes partout en France. Celle du quartier clermontois Saint-Jacques étant la seule du département.

Sortir de l’addiction

Au départ, le Mouvement Vie Libre avait une fonction éminemment sociale. « Les bénévoles se rendaient dans les usines, là où se buvait beaucoup de vin. Ils accompagnaient les gens. Ils faisaient office d’assistante sociale » signale Janine Rolland. Mais très vite, les travailleurs sociaux ont pris le relais. « Notre mission consiste aujourd’hui à nous rendre dans des lieux de soins pour expliquer ce que nous faisons. Quand nous nous retrouvons le samedi après-midi, tous ensemble, tout le monde est écouté et compris, chacun peut s’exprimer. On ne juge personne dans la mesure où on est tous passé par là, et on a tous vécu les mêmes choses. En vingt ans, j’ai rencontré des milliers de gens et j’ai réussi à en convaincre quelques- uns de nous rejoindre. » La section clermontoise comprend trente adhérents, mais la porte est ouverte à tout le monde. « Aujourd’hui, il y a une dame qui vient pour la deuxième fois. Elle reviendra peut-être, ou peut-être pas. On voit défiler beaucoup de monde. Il y a des gens qui se lassent, d’autres qui n’accrochent pas. Il y en a qui ne veulent plus entendre parler d’alcool, une fois qu’ils en sont sortis. D’autres, au contraire, ça les rassure d’en parler. On trouve tous les profils » constate la présidente, une femme pleine d’entrain et d’enthousiasme. Il arrive parfois que certaines personnes poussent la porte de l’association, alors qu’elles n’ont jamais bu une goutte d’alcool de leur vie. « Ce sont celles et ceux qui ont un proche victime d’addiction. »

Photo P. Foulhoux

Portes ouvertes

Janine Rolland essaie constamment de se rapprocher des publics touchés par l’addiction, quelle qu’elle soit. « On sait par exemple, que 80% des femmes battues le sont par une personne alcoolique. Auparavant, nous faisions beaucoup de prévention. Dans les collèges notamment. Mais désormais, seuls les professionnels ont le droit d’intervenir en école. » Le samedi après-midi, dans les locaux au 39 rue Montcalm, les personnes s’attablent pour discuter, en buvant le café ou en mangeant des crêpes pour la chandeleur, ou, à l’occasion, autour d’un repas. « On parle principalement de nos problèmes d’addiction. Il y a des gens qui, après vingt ans d’abstinence, ont toujours une appétence à l’alcool. » Ces problèmes concernent énormément de monde. Autant les personnes en souffrance que leur entourage. Tous ceux ayant la soif de s’en sortir sont bienvenus dans les locaux de l’association les samedis après-midis, de 14 à 18 heures, pour en parler.
Voir le site de l’association en cliquant ICI

Photo P. Foulhoux

À propos de l'auteur

Patrick Foulhoux

Journaliste et grand amateur de musique rock, Patrick Foulhoux a collaboré pendant de nombreuses années avec des magazines consacrés à la musique (Rollling Stone, Rock Sound, X-Rock...) et des titres de la presse de territoire. Sa passion pour le Rock l'a conduit à devenir directeur artistique de labels, tourneur, manager, organisateur de festival et écrivain.

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