À l’entrée du village de Boudes, un large parking prévoit l’affluence de curieux. La balade est longue d’environ 6 kilomètres, son dénivelé total ne dépasse pas la centaine de mètres. L’itinéraire dessine une large boucle qui relie le bourg vigneron à son hameau de Bard, à travers la vallée des Saints et les vignobles du Lembron. À Boudes, pas moins de sept viticulteurs se partagent les terrains ensoleillés qui encerclent le village et constituent l’appellation vinicole de Boudes.
Vers la Vallée des Saints
Passez la petite chapelle Saint Loup, le pont et les vestiges à peine perceptibles du mur d’enceinte. Le sentier remonte les coteaux puis s’enfonce dans les bois de chênes et de pins.
La première étape est indiquée par un discret panneau : un chemin en aller-retour sur votre droite descend jusqu’au belvédère du vallon des Fosses. En contrebas, l’érosion a taillé la roche en grandes dents rouges, une couleur due à l’oxyde de fer et à l’argile, d’autant plus contrastée par son enveloppe de verdure.
La promenade nous mène ensuite à la rencontre des cheminées de fées. Ce sont les fameux Saints de la vallée, dont l’allure humanoïde attise l’imagination de tous. Tels des gardiens, ils annoncent notre entrée dans le cirque des Mottes. Là, les falaises dévoilent sur leurs flancs quelques tableaux où se succèdent les couleurs en strates parallèles. Ces oeuvres d’art naturelles sont le fruit de 200 millions d’années d’activité géologique. En couches distinctes se sont déposés basalte gris, marnes et argiles jaunes et rouges, grès mauve et calcaire aux teintes crème. Ils témoignent de l’histoire du Cézallier, de sa période volcanique, l’évolution tectonique, l’alternance des climats, le lent processus d’érosion et de dépôts. Depuis 2006, les vingt-sept hectares de la vallée des Saints sont classés « Espaces Naturels Sensibles ».
Source pétillante
En quelques enjambées, nous sortons de la vallée des Saints. Nos pas nous mènent en direction du hameau de Bard. En bordure du chemin, une source ferrugineuse, pétillante et légèrement salée jaillit du sol. Elle est entourée d’une vasque gallo-romaine d’un mètre de profondeur, pétrifiée par le calcaire. La source de Bard fut longtemps ensevelie sous un glissement de terrain. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’elle sera redécouverte par l’ancêtre du propriétaire actuel du terrain, en même temps qu’un trésor de soixante-sept pièces de bronze romaines, enterré tout près.
Depuis Bard, le second hameau de la commune, l’itinéraire trace à travers les vignobles des hauteurs de la vallée du Lembron. À l’automne, le vert des vignes et des forêts évolue en nuances jaunes et rouges chatoyantes. Avec la teinte ocrée des bâtisses, ce large panorama nous rappellerait presque quelques recoins de Haute Provence.
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