Puisque c’est très tendance d’aller voir ces films qui sont censés nous faire du bien, nous sommes allés voir I feel good du duo Kervern-Delépine, avec Jean Dujardin et Yolande Moreau en haut de l’affiche. L’on assiste, dès le début, à un assaut de vulgarité qui ne fait que croitre au fur et à mesure que le film se déroule. Le « clou »? Un concours de crachats que se renvoient Dujardin et un comparse. Les auteurs qui se veulent moralistes n’ont que des trucs de mise en scène à offrir. En particulier un abus de très gros plans sur les pauvres acteurs qui luttent pour essayer d’être plus laids les uns que les autres…Mais la morale est sauve puisque Dujardin se trouve transformé en l’Abbé Pierre.
Plouf avec Gilles Lellouche
Pour nous changer les idées nous sommes allés prendre un Grand bain que nous invite à prendre Gilles Lellouche. Il délivre l’histoire édifiante de bras cassés qui vont se régénérer dans le chlore d’une piscine, coachés sévèrement par Virginie Efira et Leîla Bekhti. Le script est honorable et limpide mais l’on est invités à souffrir avec les personnages qui ont tous de graves problèmes, pas forcément drôles. Par conséquent, le rire n’est pas vraiment de mise et la psychologie, aussi sommaire soit-elle, ne nous file pas très good. Heureusement, le final, qui rassemble les protagonistes dans une belle compétition de natation synchronisée, est réussi et, là, on goûte une sorte de félicité. Elle nous fait oublier la pesanteur de la grande première partie du film…La distribution est dominée par Matthieu Amalric, excellent de bout en bout.
Un jeu plutôt attrayant
Plus modeste et plus réussi est Le Jeu de Fred Cavayé qui a un solide métier et a réalisé des films de genre, notamment un bon thriller intitulé A bout portant. Ici, il s’agit de réunir au cours d’une soirée des amis qui sont invités à déposer leurs portables ouverts sur une table tout en étant obligés de répondre aux messages en public. Le scénario s’inspire ouvertement du jeu de la vérité qui a donné lieu jadis à un film de Robert Hossein. Evidemment, des quiproquos surgissent entre les invités qui vont du rire à la colère, mais l’on est scotchés et la durée du film ( 1h 30) nous porte à conseiller ce « jeu », d’autant plus qu’il est soutenu par une pléiade d’acteurs excellents dominés par Bérénice Béjo accompagnée de Vincent Elbaz,Roschdy Zem ,Gregory Gadebois etc..Un feel good réussi, enfin.
Dans la lune
Quelques mots aussi sur First man de Damien Chazelle qui retrace l’aventure de Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la lune…L’on assiste aux essais nombreux qui avaient précédés cet évènement et aussi à l’alunissage, que votre chroniqueur a pu voir en direct en 1969…Hélas, la mise en scène privilégie le procédé qui consiste à nous balader, caméra à l’épaule durant les trois quarts du film avec une photo d’une laideur assumée…Par bonheur les séquences de l’alunissage sont réussies et la prestation de Ryan Gosling est remarquable…Mais l’on est libre de revoir et préférer L’étoffe des héros de Philip Kaufman, vrai chef d’œuvre qui n’a pas pris une ride.
Nous vous souhaitons un beau mois de novembre au cinéma puisque notre été indien est terminé, remplacé par un froid générateur de cinéphilie dans nos salles chaleureuses.
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