La situation des salles de cinéma est critique et la profession est durement touchée par l’épidémie qui freine les distributeurs à exposer leurs films, sinon à les confier à des chaines nouvelles telles que Netflix, mais cela ne saurait empêcher le mordu de cinéma qu’est votre serviteur de se rendre dans ces espaces magiques où, en fin de compte, un film a toujours trouvé sa vraie place. Il faut dire et redire que les salles sont quasiment vides, et que les exploitants de notre région font tout pour sécuriser les spectateurs. Si le port du masque est actuellement préconisé, Zorro pourrait être projeté en toute intimité avec les fans de ce héros qui a bercé notre jeunesse.
Une œuvre majeure d’Emmanuel Mouret
A tout seigneur, tout honneur et vive Emmanuel Mouret qui nous offre son chef d’œuvre avec son dernier opus Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait …Combinant les références au cinéma d’Eric Rohmer qu’il admire depuis toujours et un style qui fait penser à Max Ophuls dans ses splendeurs, notre autre Emmanuel nous conte à sa façon, les jeux de l’amour et du hasard qu’il décrit de façon magistrale. Derrière ce très beau titre qui résume bien l’anatomie de l’œuvre, l’acteur, réalisateur et scénariste de Changement d’adresse, Caprice et plus récemment Mademoiselle de Joncquières nous entraîne dans un ballet virtuose, tour à tour drôle, passionnant, triste et émouvant. Avec la complicité de Niels Schneider, Camélia Jordana, Vincent Macaigne et Emilie Dequenne, il raconte ce qui lui tient le plus à cœur : les émois et les emportements du cœur et du corps. En outre il nous promène dans des décors fastueux que certains jugeront peu en harmonie avec notre époque mais qui sont là pour nous apporter un supplément de bonheur. Soulignons aussi l’accompagnement musical fait de chefs d’œuvres de la musique classique qui enrobe parfaitement cette œuvre majeure.
De facture classique
Autre film qui doit susciter notre intérêt : Police d’Anne Fontaine, metteure en scène douée qui a œuvré un peu dans tous les genres et qui nous fait vivre l’équipée de trois policiers incarnés par Omar Sy, Virginie Efira et Grégory Gadebois. De facture classique avec une caméra cherchant à mettre en lumière les caractères de chacun de ces personnages, Anne Fontaine nous montre d’abord le travail au quotidien de chacun des protagonistes. Puis l’équipe est chargée de transporter un migrant vers l’aéroport, pour le renvoyer dans son pays d’origine où il risque la peine de mort. Huis-clos étouffant dans une Kangoo, où chaque personnage va exprimer ses réserves sur cette mission ou opter pour le respect des ordres donnés. Signalons la performance d’acteur de Gregory Gadebois et la superbe photo d’Yves Angelo. Vu aussi Enorme de Sophie Letourneur qui est assez énorme et dont nous parlerons la fois prochaine. Bon ciné à vous tous
Les salles vides peuvent s’expliquer aisément. Je prends un exemple : pas plus tard qu’hier, ma femme et moi sommes allés dans un cinéma. Le contexte : un dimanche, en fin d’après-midi et avec un temps exécrable, tout était réuni pour que le lieu soit bondé.
Pourtant le parking était quasi inocupé, et lorsque le film a commencé nous étions ni plus ni moins que 8 dans une salle pouvant accomoder plus de 450 personnes.
Les raisons pour cela :
1/ un film américano-britannique en version originale – évidemment en France, nous ne sommes pas réputés pour être les plus doués en langues étrangères.
2/ payer 14.80€ pour visionner un film, on peut dire que cela représente un certain montant dans le budget d’une personne. Alors s’acquitter de deux places n’est pas anodin. Heureusement, nous faisons partie de ce public qui ne s’arrête pas au comptoir des friandises…
3/ de facto et de par la crise sanitaire, le port du masque au cinéma est obligatoire, même pendant le film. Une consigne qui peut refroidir certains spectateurs, alors que dans le même temps il est autorisé d’ôter son masque pour manger son pop-corn. Pour une question de rentabilité, on peut le comprendre, mais d’un point de vue sanitaire, c’est deux poids deux mesures… et injuste pour ceux qui ne consomment pas.
4/ Enfin le son. Si la réglementation limite le volume dans les lieux sonorisés accueillant du public à pas plus de 105 decibels, c’est déjà de trop ! Le volume sonore était à la limite du supportable et j’avoue que la prochaine fois, je prendrai deux paires de bouchons pour nous éviter les sifflements / douleurs que ma femme et moi avons eu une bonne partie de la soirée après être rentré chez nous. Cela ne devrait pas lieu d’être !
Je suis bien d’accord avec vous…Le son est souvent poussé à l’extrême et j’ai souffert terriblement à la projection de TENET qui a même poussé des jeunes à quitter la salle…J’ai tenu péniblement avecl’aide de deux cachets d’aspirine.
Merci pour votre commentaire
Cinéphiliquement votre
Roger Herzhaft