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Wazoo en concert / Photo Wazoo
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Wazoo, cultivateur de simplicité depuis 25 ans

Cette semaine, le groupe Wazoo célèbre ses 25 ans en donnant 3 concerts riches en symboles. À cette occasion, Jeff Chalaffre, compositeur du groupe, nous a accordé une longue interview pour évoquer l'histoire qu'il vit avec Kevin Quicke depuis un quart de siècle et leur attachement commun au monde paysan.

Un concert à guichet fermé au sommet du puy de Dôme, un second à Issoire qui s’annonce comme la troisième mi-temps de la soirée du 20e anniversaire du Challenge Auvergne rugby avec l’ASM et un troisième à Saint-Clément-de-Régnat pour Terre en Fête avec les jeunes agriculteurs 63, voici une trilogie qui rassemble tout ce qui fait l’univers de Wazoo.
Ces trois rendez-vous sont en quelque sorte l’anniversaire officiel du groupe de Folk festif auvergnat formé il y a tout juste 25 ans, l’occasion d’un  long entretien accordé à 7 Jours à Clermont par Jeff Chalaffre, cofondateur et compositeur du groupe.

Olivier Perrot : comment est né Wazoo ?
Jeff Chalaffre : avec Kevin (Quicke) nous avions monté R.A.S en 1996, un duo avec un style propre. Nos chansons étaient déjà festives et parlaient du monde rural. Le titre La Manivelle est sorti une première fois sous le nom de R.A.S. Nous l’avions enregistrés dans le studio de Franck Dumas qui s’occupaient également de la partie commerciale. Lorsque tous les CD que l’on avait mis chez les disquaires ont été vendus nous en avons fait une nouvelle série, cette fois-ci sous le nom de Wazoo en 1999. Franck avait réussit à signer avec Une Musique, une filiale de TF1 distribuée par Sony.

O.P : La Manivelle est donc devenu un tube de l’été 99
J.C : Oui et la maison de disque a été étonnée des super ventes que l’on a fait rapidement. Les chiffres étaient très bons pour le premier CD d’un groupe. On a pris conscience du succès populaire en faisant les Forums Fnac, d’abord à Clermont, un bon souvenir, puis dans d’autres villes.

O.P : Depuis 99, vous avez vécu des moments plus forts que d’autres ?
J.C : Oui il y a eu un très grand-moment lorsque Chantal Lauby nous a remis notre double Disque d’Or. Mais nous en avons vécu d’autres sur scène. Je pense à la Fête de Tronguet dans l’Allier où l’on a chanté devant 18 000 spectateurs, à la Féria de Dax devant 15 000 personnes ou encore à celle de Bézier.

O.P : Durant ces 25 années quels sont vos meilleurs souvenirs ?
J.C : Il y en a une multitude, mais ce que l’on retient avant toute chose, ce sont les moments de partage avec les bénévoles. Partout où nous jouons, il y a des bénévoles qui s’investissent au sein d’associations et de comités des fêtes. On tisse des lien forts avec eux et on cultive la simplicité.

Wazoo, un groupe reconnu dans le monde rural

O.P : Wazoo est estampillé Auvergne, c’est un laissez-passer dans le monde rural ?
J.C : On chante l’Auvergne, c’est vrai, mais on chante surtout le monde agricole qui reste le gardien du terroir. Nos liens sont forts avec ce monde, c’est pourquoi Wazoo est programmé pour les fêtes des labours et les fêtes de la terre parfois loin de l’Auvergne, dans la Nièvre, la Dordogne, la Corrèze ou le Gers. Nous avons la reconnaissance de ce monde avec nos chansons. Ovalie qui parlait de la vache égérie du salon de l’Agriculture, nous a permis d’y chanter et Agriculteurs est devenue une chanson générique durant les blocus au début de 2024, c’est une belle fierté.

O.P : Avez-vous des racines paysannes avec Kévin ?
J.C : Oui mon grand-père était agriculteur, Kévin a un oncle paysan. Notre musique renvoie à l’essentiel et à l’importance du monde agricole tout en évoquant le parfum de l’enfance. La crise du Covid a permis d’ouvrir les yeux et de réaffirmer l’importance de ce monde. D’ailleurs dans une de nos chansons, nous  prétendons que, dans un siècle, l’eldorado sera de Cantal. Ce titre résume en trois minutes ce que certains hommes politiques essaient de faire passer depuis longtemps sans forcément y arriver.

O.P : Y-a-t-il une recette Wazoo pour avoir autant de succès ?
J.C : Non… pas de recette magique. Lorsque j’écris les chansons j’essaie de les écrire pour qu’elles parlent à tout le monde. L’idée est de faire en sorte que l’on puisse les chanter en famille. Nous vivons dans une société très catégorisée et il faut fédérer toutes les générations.

« On a rencontré une fille de 7 ans qui connaissait toutes nos chansons »

O.P : Mais comment faites-vous pour toucher les plus jeunes alors que Wazoo n’est pas diffusé en radio, ce qui n’était pas le cas à vos débuts ?
J.C : Tout se passe maintenant sur le web et les réseaux comme Tik Tok. Lorsque l’on arrive quelque part, tout le monde connaît déjà les chansons. Les plus jeunes ne les ont pas entendues sur NRJ, c’est sûr… la radio est devenue le format des vieux. Un jour, on a rencontré une fille de 7 ans dans les Combrailles qui connaissait toutes nos chansons. On a été invité à dîner chez ses parents et les grands parents nous ont rejoint… tous connaissaient Wazoo. Cela nous a fait super plaisir car on cherche justement à parler aux familles.

O.P. Vous constatez que le mode agricole change ?
J. C : Oui, clairement une mutation est en route. On rencontre des producteurs qui essaient de changer leurs méthodes, on croise des jeunes qui veulent s’installer et travailler de manière raisonnée. Ces jeunes représentent l’avenir du monde paysan et ils sont très attachés au territoire.

O.P : Ce weekend vous donnez 3 concerts pour célébrer vos 25 ans, vous êtes partis pour 25 ans de plus ?
J.C : C’est possible car on a encore envie de raconter de belles histoires à des gens qui sont en recherche de simplicité. Avec Kevin, en 2049 nous aurons 75 ans, il est possible que nous soyons sur scène pour le cinquantenaire de Wazoo… Après tout, Mick Jagger donne toujours des concerts et il a plus de 80 ans. Ce qui est sûr c’est que nous n’irons pas en Suisse pour suivre des cures de remise en forme mais plutôt à la Bourboule…

Concerts de Wazoo :
Sommet du puy de Dôme, jeudi 29 août 2024 (complet),
Issoire, Challenge Auvergne rugby vendredi 30 août,
Saint-Clément-de-Régnat, Terre en Fête samedi 31 août. 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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