Trois ministres, trois préfets, quatre haut-dirigeants de la SNCF, de nombreux parlementaires régionaux, les représentants des usagers… et la presse : jamais une réunion consacrée à la ligne Clermont-Paris n’aura réuni autant de monde à la Préfecture de Clermont. Il ne manquait plus que des représentants des cheminots et des syndicats, mais ils n’étaient pas conviés.
Ce « méga rendez-vous » apparaît comme une suite logique au dernier gros incident sur la ligne en janvier, qui avait contraint les usagers à passer une grande partie de la nuit à bord d’un Intercités sans électricité, ni chauffage, au milieu de nulle part. Cet épisode, somme toute assez banal vu de Clermont mais très largement commenté dans la presse, y compris en dehors des frontières de la France, aurait même fait réagir le président Macron. En l’absence de ministre délégué aux transports, pour cause de remaniement, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, s’était emparé du dossier et continue aujourd’hui à l’administrer. Au lendemain de « la nuit de galère », il avait réclamé au PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, un plan d’actions, histoire de mettre la pression à l’entreprise dont le service ne cesse de se dégrader ces dernières années sur l’axe Paris-Auvergne.
« Je vais être très clair. Le confort pour nous trois (NDLR : nous trois les ministres présents) aurait été de faire un Tweet, de prendre une décision depuis le Ministère à Paris et de dire au PDG de la SNCF que c’était à lui de venir s’expliquer sur la qualité du service » déclare Christophe Béchu. « Si on est là, c’est à la fois pour souligner le caractère inacceptable de ce qui se vit ici, assez unique en France, mais aussi pour que la pression de tous les étages de la République, sur les engagements que vous venons de prendre, soit maximale. On ne peut avoir un discours qui consiste à dire il y a quand même 85% des trains qui sont à l’heure, on va donner des sandwiches aux gens, on remboursera s’il y a du retard… ce n’est pas ce qu’attendent nos concitoyens. Il y a presque un sujet de respect des femmes et des hommes qui sont ici. Cela n’a pas qu’un impact sur les conditions de travail, mais sur ce sentiment qu’il y a une France de deuxième catégorie. Cette situation est insupportable, donc on a « ramassé la copie de la SNCF » et on s’est demandé ce que l’on pouvait faire immédiatement sans attendre le milliard 200 millions d’investissements faits dans les parties matériel et réseau. On a identifié une dizaines de points dont deux sont saillants ».
Après moult promesses non tenues, ce nouveau plan devrait permettre d’éviter le pire, le temps que les 12 nouvelles rames Oxygen soient toutes livrées et mises en service d’ici fin 2026. « Le 4 mars la locomotive de rechange arrive à Nevers » reprend Christophe Béchu. « Une locomotive va suivre le dernier train. Pour les autres trains de la journée, il y en a toujours un qui suit, mais pour le dernier, s’il y a un pet ou une difficulté quelconque, on peut se retrouver des heures sans circulation. Cela ne sera plus le cas à partir du mois de mai. Pour le second point, comme beaucoup de retards ne sont pas du à la vétusté de la ligne mais au fait que nous traversons des zones giboyeuses, il faut que l’on traite cette ligne comme une ligne à grande vitesse, en sécurisant son fuseau à court terme. On a repéré les endroits sur lesquels on a déjà la propriété et des passages importants de gibier pour qu’il y ait des travaux d’engrillagement. À moyen terme, un plan systématique tout du long, permettra d’améliorer la qualité de service. À défaut d’avoir une ligne à grande vitesse, il faut que les caractéristiques de cette ligne soit comparables en terme de confort et de sécurisation » poursuit le ministre de concert avec le PDG de la SNCF.
Concrètement, le plan d’actions pondu pour la ligne SNCF Clermont-Paris et poussé par l’État, est-il à la hauteur des attentes et des besoins ? S’il a le mérite de poser un calendrier précis et témoigne d’une véritable prise de conscience, il ne crée pas un enthousiasme débridé. 20 kilomètres de grillage (419 km séparent Clermont et Paris), une motrice de rechange basée à Nevers (annoncée il y a déjà plus de deux mois), une locomotive qui suit les derniers trains, des plateaux repas dès deux heures de retard, des repose-têtes nettoyés et des remboursement 100% dès 3 heures de retard … c’est bien le minimum que les passagers sont en droit d’attendre pour les deux années durant lesquelles les vieux trains Corail des années 70 vont continuer à rouler. La SNCF promet, malgré tout, plus de main-d’oeuvre dans les centres de maintenance, des modifications techniques pour corriger les pannes des motrices et un Monsieur Clermont-Paris, interlocuteur privilégié.
Comme l’ont souligné les élus présents à cette réunion, il était grand temps de réagir après des années d’alertes, mais il convient dès aujourd’hui de se projeter aussi dans l’avenir en envisageant au delà de la régénération de la ligne, une modernisation, condition sine qua non de l’attractivité du territoire. Christophe Béchu en est bien conscient et a déjà lancé des études, mais après 40 ans d’immobilisme, la tâche semble bien rude d’autant que l’actuelle organisation de la SNCF, morcelée en différentes activités et entreprises de plus en plus mal dotées en moyens financiers et humains, complique sérieusement les choses.
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