Deux mois, désormais, à n’évoquer que masques, chloroquine, respirateurs, virus, propagation, tests, dépistage, infection, propagation, symptômes, contagion, contamination, soins intensifs, vaccin, protection, gestes barrières, gel hydro alcoolique, Covid-19… Une litanie ininterrompue qui tourne en boucle.
Deux mois d’une actualité confinée, sclérosée, monomaniaque et parfois infantilisante. A ne regarder le monde qu’à travers les cellules du coronavirus et par le filtre d’une comptabilité restrictive : hospitalisations, admissions en réanimations, décès.
Deux mois à vivre reclus, barricadé, à huis clos. Sans horizon. Sans perspective.
A subir des « interdits jusqu’à nouvel ordre » et à vivre à coups d’attestations.
Le temps suspendu
Deux mois d’un son unique, d’un devoir imposé. De conseils sans arrêt réitérés. « Restez chez vous », « évitez de vous toucher le visage », « gardez vos distances », « lavez-vous les mains » ou encore « toussez dans votre coude » qu’il faudrait d’ailleurs signifier en « pli du coude »
Deux mois à applaudir le personnel médical. A huit heures du soir, pétantes…
Deux mois orchestrés par un « conseil scientifique », dont on ne sait trop de quel chapeau il sort et comment en ont été choisi les membres. Compétence supposée ? Représentativité dans leurs domaines ? Appartenance à des courants de pensée ? Amitié avec le Chef de l’Etat ?
Deux mois de discours officiels et de déclarations solennelles.
Deux mois de rupture dans la vie démocratique, économique, dans les libertés individuelles fondamentales.
Deux mois sans critique, sans contradiction, sans fausse note. Deux mois d’unanimité, de consensus, de pensée unique.
Deux mois à l’ombre.
Deux longs mois de printemps.
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Et maintenant ? Le chemin sera long, nous dit-on, avant de retrouver « la vie d’avant ». Et de prédire un avenir peuplé de masques, marqué par la distanciation, les mesures de protection, les procédures de restriction… Rien, évidemment, qui n’incite à un optimisme béat pour les prochains mois. « Le virus sera là, prêt à vous assaillir » entonnent les médecins qui, désormais, encombrent les plateaux télé et inondent les colonnes des journaux.
A coup-sûr, la crise a de beaux jours devant elle. Et même si elle ne devait plus être sanitaire, elle rejaillira sur d’autres terrains car il faudra bien payer les pots cassés. Espérons, tout de même, que les prochaines semaines nous ramèneront un peu de débat, de contradiction, voire de subversivité. Car, en démocratie, l’esprit ne saurait être durablement confiné.
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